L’exposition «Une ligne formée de points» présente pour la première fois en France le travail du photographe japonais Tomiyasu Hayahisa, né à Chigasaki en 1982. Diplômé de la Tōkyō Kōgei Daigaku puis de la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig, il se fait connaître en 2018 avec la parution de son livre TTP aux éditions MACK, rapidement épuisé et plusieurs fois réimprimé depuis. Pour cette série, il a installé son appareil à sa fenêtre et photographié le parc situé en face de son appartement, à l’époque où il étudiait en Allemagne. Pendant cinq années, il a documenté inlassablement la vie d’une table de ping-pong et ses multiples usages au fil des saisons, celle-ci servant tour à tour d’endroit où bronzer ou faire sécher du linge, changer la couche d’un bébé, s’étirer, pique-niquer ou brosser son chien, mais rarement pour pratiquer le tennis de table.
L’exposition réunit un vaste ensemble d’images de cette table de ping-pong, ainsi que deux autres séries moins connues, la première autour d’un but de football sur un terrain de sport et la seconde sur un rhinocéros qui tourne en rond dans un zoo. Composé à partir de photographies de chiffres et de nombres présents dans l’espace public, son diaporama ongoing:, initié en 2020 et encore inédit, complète l’exposition.
Tomiyasu Hayahisa a pris l’habitude de réaliser des séquences d’images au même endroit et sans modifier son cadrage, où seuls les différents éléments qui passent dans ce cadre suffisent à créer une narration. C’est ensuite dans l’esprit de celui qui regarde les images que les histoires prennent toute leur consistance. À partir de situations simples et banales, il pense ses images comme des suites de récits que l’on découvre petit à petit. Progressivement, les situations et les moments photographiés s’additionnent, formant un tout dont le sens devient soudain limpide.
Vernissage de l’exposition
le vendredi 04 novembre à 18h,
en présence de l’artiste
Agenda
04.11 – 18h
Vernissage de l’exposition
05.11 – 14h
Rencontre avec l’artiste
10.11 – 18h
Visite flash de l’exposition
24.11 – 18h
Visite collection (Dominique Delpoux)
03.12 – 15h
Visite conférence avec le dispositif
Micro-Folie à l’Espace Sainte-Anne
08.12 – 18h
Visite flash de l’exposition
05.01 – 18h
Visite collection (Ton Huijbers),
suivie d’une rencontre avec le designer plasticien Valérian Henry
12.01 – 18h
Visite flash
Publication
Le catalogue de l’exposition est publié
par L’Imagerie – centre d’art.
34 € - ISBN : 978-2-9583287-1-9
Textes de Daniel Abbe, Lilian Froger,
Vincent Romagny, Jelena Stojković
Mise en page : Jacques Delon
Artiste né en 1992 et diplômé de l’École supérieure d’art de Chalon-sur-Saône puis des Beaux-Arts de Paris, Lucas Leglise mène depuis plusieurs années une recherche sur la matière même de l’image photographique et sur ses conditions d’apparition. Ses différents projets visent à donner corps à ce moment particulier où la photographie se révèle, notamment dans les procédés argentiques. Dans un mouvement de va-et-vient constant entre le monde et son image, il s’intéresse autant à ce que la lumière imprime sur la pellicule qu’au rapport que les photographies entretiennent avec leur référent.
Cette existence matérielle des images ne va pas de soi. Elle est l’aboutissement d’une histoire technique et culturelle aussi riche que complexe, dont Lucas Leglise se sert comme moteur pour créer. Assez naturellement, la figure historique des frères Auguste et Louis Lumière a été une source d’inspiration, au même titre que Nicéphore Niépce. Dans le cadre de la commande publique « Regards du Grand Paris » portée par le Cnap, il a réalisé en 2019-2020 des vues des entrées de sept ateliers de tireurs célèbres dans le milieu de la photographie, développées chacune dans la technique caractéristique de ces ateliers (tirage chromogène, épreuve platine-palladium, tirage Fresson, etc.).
Pour la série des Cafetières, Lucas Leglise a photographié différentes cafetières en fonctionnement, développant ensuite les clichés en utilisant leur propre café, le même qui est passé pendant la prise de vue. Il a repris récemment ce principe avec le bouillon dashi qui sert à la cuisine japonaise, ainsi qu’avec des décoctions d’algues ramassées au Japon et dans le Finistère. Comme il le précise lui-même, et bien que cela ne soit pas apparent quand on regarde ses clichés, le sujet de la photographie fabrique ici son propre révélateur, et par extension sa propre image. Dans son travail, la forme choisie au moment du développement n’est jamais anodine, elle a chaque fois autant de sens que le sujet représenté.
La production de la série sur les algues a fait l'objet d'un soutien de Mondes nouveaux, programme du ministère de la Culture.