Initiée à la fin des années 1970, à une période où la photographie artistique est presque exclusivement une affaire de noir et blanc, la série « Photocolore » est particulièrement révélatrice de la pratique de John Batho (né en 1939). L’exposition « Vert menthe, jaune canari » prend comme point de départ cette série de photographies, peu montrées après les années 1980, à l’exception de quelques images emblématiques. Quarante-et-un tirages sont réunis pour l’occasion, sélectionnés à partir du vaste ensemble déposé par l’artiste à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine à l’automne 2021.
Ces photographies historiques sont mises en perspective avec celles de quatre artistes nés dans les années 1980 et 1990: Luke Stephenson (1983), Dorian Teti (1983), Piero Percoco (1987) et Laure Tiberghien (1992). Même s’ils appartiennent à une autre génération de la couleur et même si aucun d’entre eux ne revendique une filiation directe avec le travail de leur aîné, ils ont chacun placé la couleur au coeur de leur pratique. Depuis plusieurs années, ils reconduisent tout en les actualisant certains principes plastiques déjà à l’oeuvre dans «Photocolore» : le potentiel d’attraction et de séduction de la couleur, sa relation au banal, le rapport à la peinture et à l’abstraction, sa dimension narrative en tant qu’élément structurant d’un récit.
Il ne s’agit pas pour eux de seulement photographier en couleurs mais bien de photographier la couleur. Du vert menthe au jaune canari, du bleu nuit au gris tourterelle, le pouvoir évocateur des couleurs est inscrit jusque dans leur nom, attestant – s’il était encore nécessaire de le démontrer – de leur capacité sans cesse renouvelée à faire image.
Agenda
24.06 – 18h
Vernissage de l’exposition
25.06 – 14h
Rencontre avec les artistes de l’exposition
30.06 – 18h
Visite collection (Bernard Plossu)
07.07 – 18h
Visite flash de l’exposition
15.09 – 18h
Visite collection (Mark de Fraeye)
15.09 – 18h30
Conférence de Nathalie Boulouch sur
l’histoire de la photographie couleur
(sous réserve)
22.09 – 18h
Visite flash de l’exposition
01.10 – 15h
Visite conférence sur la couleur,
avec le dispositif Micro-Folie à l’Espace Sainte-Anne
06.10 – 18h
Visite flash de l’exposition
Publication
Le catalogue de l’exposition est publié
par L’Imagerie - centre d’art
18,5 × 13,5 cm, 132 pages, 115 illustrations couleur 25 € – ISBN 978-2-9583287-0-2
Textes de Nathalie Boulouch, Marc Feustel, Lilian Froger et Marie Lamassa
Mise en page : Charles Villa
Exposition organisée en partenariat avec la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
L’exposition «Une ligne formée de points» présente pour la première fois en France le travail du photographe japonais Tomiyasu Hayahisa, né à Chigasaki en 1982. Diplômé de la Tōkyō Kōgei Daigaku puis de la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig, il se fait connaître en 2018 avec la parution de son livre TTP aux éditions MACK, rapidement épuisé et plusieurs fois réimprimé depuis. Pour cette série, il a installé son appareil à sa fenêtre et photographié le parc situé en face de son appartement, à l’époque où il étudiait en Allemagne. Pendant cinq années, il a documenté inlassablement la vie d’une table de ping-pong et ses multiples usages au fil des saisons, celle-ci servant tour à tour d’endroit où bronzer ou faire sécher du linge, changer la couche d’un bébé, s’étirer, pique-niquer ou brosser son chien, mais rarement pour pratiquer le tennis de table.
L’exposition réunit un vaste ensemble d’images de cette table de ping-pong, ainsi que deux autres séries moins connues, la première autour d’un but de football sur un terrain de sport et la seconde sur un rhinocéros qui tourne en rond dans un zoo. Composé à partir de photographies de chiffres et de nombres présents dans l’espace public, son diaporama ongoing:, initié en 2020 et encore inédit, complète l’exposition.
Tomiyasu Hayahisa a pris l’habitude de réaliser des séquences d’images au même endroit et sans modifier son cadrage, où seuls les différents éléments qui passent dans ce cadre suffisent à créer une narration. C’est ensuite dans l’esprit de celui qui regarde les images que les histoires prennent toute leur consistance. À partir de situations simples et banales, il pense ses images comme des suites de récits que l’on découvre petit à petit. Progressivement, les situations et les moments photographiés s’additionnent, formant un tout dont le sens devient soudain limpide.
Vernissage de l’exposition
le vendredi 04 novembre à 18h,
en présence de l’artiste