Réalisée sur une base bisannuelle, la collaboration entre L’Imagerie et le Frac Bretagne a cette année encore permis d’accueillir à Lannion des artistes contemporains parmi les plus importants de la scène internationale. Les œuvres de dix-huit plasticiens (peinture, dessin, vidéo, photo) ont été installées sur les cimaises de la galerie. Leur lien : leur origine géographique, puisqu’à la suite des Estivales et de la rétrospective de Jane Evelyn Atwood de l’automne dernier, il s’agissait d’artistes américains (au clin d’œil près de l’œuvre Conlie, Voie de la liberté de Raymond Hains, costarmoricain d’origine sur laquelle s’ouvrait l’exposition). Mais au-delà du caractère géographique du propos, il émergeait de cette sélection des enjeux communs à plusieurs générations. La première salle abordait le contexte socio-politique d’une Amérique forte de contrastes, entre les promesses frauduleuses de l’« Entertainment » télévisuel (John Miller) et une certaine forme de liberté d’expression (Guy de Cointet, Michael Patterson-Carver, Harrell Fletcher) ; entre le schéma du pouvoir dominant (Robert Morris, Martha Rosler) et la cruelle misère sociale des minorités (Jacob Holdt). La deuxième salle jetait un regard sur l’héritage formel des mouvements d’art minimal et conceptuel développés aux États-Unis dans les années 1960 et 1970. Figures confirmées (Robert Smithson, Mel Bochner, Iain Baxter&, Ian Wallace, Michael Snow) et artistes plus jeunes (Joachim Koester, Aurélien Mole) s’y rencontraient sur le terrain de l’emprunt, de l’inspiration ou de l’hommage.
Vues de l’exposition