Evénement photographique ce printemps à L’Imagerie avec la venue de l’exposition de l’un des plus grands photographes du 20e siècle, Manuel Alvarez Bravo récemment décédé à l’âge de 100 ans ! La galerie accueille en effet, avec le concours de la veuve de l’artiste, Mme Colette Alvarez Urbajtel, et de « CONACULTA – México » (« Conseil National pour la Culture et les Arts »du Mexique) un ensemble important d’oeuvres du célèbre photographe mexicain. En 86 photographies réalisées des années 20 à 1998, l’exposition retrace le parcours du « père de la photographie mexicaine » décédé en 2002 : y figurent notamment les images emblématiques de son oeuvre que sont « La Bonne renommée endormie », soigneusement mise en scène pour André Breton en 1939, et « L’ouvrier en grève assassiné »(1934) . Qualifié de « photo-poète » par le lauréat du prix Nobel de littérature Octavio Paz, Manuel Alvarez Bravo – dont le parcours croisa celui de Tina Modotti, de Frida Kahlo, d’Eisenstein, de Henri Cartier-Bresson, de Luis Bunuel…- a été l’une des figures phares de la photographie surréaliste dans les années 30 et 40 mais il s’est aussi distingué par de remarquables portraits de paysans et d’ouvriers au Mexique. « Ses clichés reflètent une sympathie pour la classe ouvrière, une préoccupation à l’égard de la mort. Ils ont « un air de mystère, un sens du surréaliste », a écrit Susan Kismaric, conservateur, lors d’une récente exposition de ses travaux au Musée d’Art Moderne de New York. Ce mystère et ce fantastique, accentués par les titres des oeuvres, Manuel Alvarez Bravo – ce, « photographe du dimanche » tel qu’il se qualifiait – a su les trouver au hasard de l’oeil dans les petites choses de la vie et de la ville : murs peints, ombres portées, vitrines aux arrangements curieux, enseignes pleines de vie, rapprochements insolites entre un agave et du linge qui sèche ou un roseau et une antenne … sans oublier les nus sensuels qui peupleront son oeuvre au fil du siècle.