Yvette Troispoux, Jean Dieuzaide, Jean- Claude Gautrand, Jean- Philippe Charbonnier
Au cours des siècles, les riches et les puissants ont toujours rêvé de laisser une image d’eux. Sculpteurs et peintres s’efforçaient alors de remplir cette mission, chacun selon ses capacités : les meilleurs pour les princes, les moins bons pour les bourgeois. L’apparition de la photographie, avec sa « fidélité » à la nature, va tout bouleverser. Le portrait sera désormais à la portée de tous (ou presque). Beaucoup de peintres portraitistes se reconvertissent dans la photographie. L’empereur Napoléon III donne le ton en se faisant photographier. Des studios s’ouvrent en grand nombre : Disdéri, Étienne Carjat, Pierre Petit, Adolphe Braun et bien d’autres attirent les candidats au portrait.
Le plus grand d’entre tous est sans aucun doute Félix Tournachon, dit Nadar. Il fut célébré par le tout-Paris et laissa des portraits de tous les gens illustres : artistes, hommes de lettres, critiques… Cette exposition a pris le parti de vous montrer, parmi ces portraits, quelques écrivains connus ou non : révolutionnaires ou conservateurs s’affrontent ici dans une dernière joute. Tous ont une attitude « posée » qui tient autant aux nécessités de la prise de vue qu’à la volonté de l’auteur de montrer avec sérieux la personnalité de ses modèles.
Un siècle plus tard, Xavier Lambours et Yvette Troispoux ont rompu avec cette tradition : chacun, dans son registre, veut croquer ses modèles dans une attitude naturelle voire décontractée. Xavier Lambours avec son dynamisme et son humour photographie les vedettes de cinéma. Tout le monde les connaît et les reconnaîtra au hasard de la visite, mais l’auteur présente souvent son modèle dans une attitude qui surprendra. Bon nombre de ces photos, prises lors des festivals de Cannes, Venise ou Deauville sont consignées dans son livre Cinémonde.
Yvette Troispoux, quant à elle, a une démarche plus bon enfant. Ses sujets, tous photographes, discutent avec elle et quelques amis à l’occasion de vernissages ou de rencontres. Elle les saisit alors avec sa tendresse habituelle, comme un miroir peut renvoyer une image à laquelle, parfois, on ne s’attend pas. Ce sont des centaines de photographes qu’elle a emmagasinées dans ses négatifs et L’Imagerie lui a demandé, pour cette exposition, de sélectionner de préférence les artistes dont les travaux ont déjà été présentés à Lannion.
