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23.06 - 29.09.2018

40 :
40e Estivales photographiques
du Trégor

Affiche des 40èmes Estivales Photographiques du Trégor, 40, 2018

Artistes exposé·e·s :

Frédérique Aguillon, Jane Evelyn Atwood, John Batho, Letizia Battaglia, Jean-Christophe Béchet, Jean Bizien, Muriel Bordier, Denis Brihat, Anne-Lise Broyer, Philippe Caharel, Stéphane Couturier, Thibaut Cuisset, Denis Dailleux, Bernard Descamps, Richard Dumas, Stéphane Duroy, Georges Dussaud, Michel Vanden Eeckhoudt, Joakim Eskildsen, Cristina Garcia Rodero, Sylvain Girard, Vincent Gouriou, Marie-Laure Guégan, Thomas Kellner, Michael Kenna, Pascal Kern, William Klein, Patrick Le Bescont, Guy Le Querrec, François Méchain, André Mérian, Dominique Mérigard, Laurent Millet, Arno Rafael Minkkinen, Pascal Mirande, Jürgen Nefzger, Richard Petit, Bernard Plossu, Willy Ronis, Georges Rousse, Pentti Sammallahti, Michel Séméniako, Klavdij Sluban, Isabelle Vaillant, Valérie Villieu, Corinne Vionnet, Nancy Wilson-Pajic, Yamamoto Masao.

Affiche des 40èmes Estivales Photographiques du Trégor, 40, 2018

Été 1979, sous la houlette de Guy Le Querrec conseiller artistique du 1er Festival Photographique du Trégor, Willy Ronis, Dennis Stock et Bruno Barbey arpentent les rues de Lannion à la découverte des expositions d’une manifestation créée par Jean Bichet, artisan photographe local, et par quelques passionnés de photographie.

1984, l’équipe du Festival inaugure, grâce au soutien de la Ville de Lannion qui met à sa disposition des locaux au centre ville, L’Imagerie, galerie permanente consacrée à la photographie.

Été 2018, la manifestation devenue depuis Estivales Photographiques fête sa 40e édition et retrace, à partir du fonds photographique de L’Imagerie pour l’essentiel et de quelques prêts d’oeuvres de photographes ou de leurs galeries, cette aventure de quatre décennies.

Le fonds photographique constitué à partir de 1984 est composé d’achats aux artistes exposés, de dons de ceux-ci ou de réalisations lors de résidences et comprend actuellement plus de 400 œuvres – dont cent trente seront aux murs de la galerie – réalisées (millésime oblige!) par une quarantaine de photographes.

Regroupées thématiquement dans les 500m² de la galerie, en 3 salles et cinq ensembles, ces photographies couvrent un large champ de l’image classique comme contemporaine.

La première salle est consacrée aux relations humaines. Le visiteur y découvre à l’entrée Willy Ronis, le 1er exposant lannionnais et ses prises de vues faites à Paris dans les années 40 et 50, avant de s’orienter vers Cristina Garcia Rodero (fêtes religieuses en Espagne et Bretagne) et la Sicile douloureuse de Letizia Battaglia. Vient ensuite le  New York des années 50  avec William Klein et Jean Bizien puis l’Amérique contemporaine de Jean-Christophe Béchet.

Voyages toujours avec l’Égypte, la Sibérie, l’Inde, le Portugal, la Mer Noire (Denis Dailleux, Pentti Sammallahti, Joakim Eskildsen, Georges Dussaud, Klavdij Sluban).

Les portraits de Jane Evelyn Atwood (série « Extérieur nuit » sur les jeunes aveugles) répondent aux images sensibles de Vincent Gouriou (transformistes, handicapés…). Pendant qu’Isabelle Vaillant et Dominique Mérigard confrontent leurs regards sur l’enfance et leurs enfants, le regretté Michel Vanden Eeckhoudt tisse des liens entre humains et animaux des zoos. Relations humaines toujours mais cette fois, à travers les portraits de Richard Dumas (Claude Chabrol, Miles Davis…), c’est de celles, rares et uniques, qui existent entre le photographe et son modèle qu’il s’agit.

Dernière étape dans cette salle et retour aux origines avec la Bretagne de Guy Le Querrec qui accompagna nos premiers pas et nous ramène ici au quotidien de nos parents et grands-parents.

Du paysage.

Passage en salle 2 et la Bretagne encore mais côté rocs et landes cette fois avec les rivages de granit de John Batho, les îles de Bernard Plossu et les nuits antiques et magiques de Michel Séméniako, côté « Fresson » aussi pour ces trois auteurs.

La Bretagne toujours chez Sylvain Girard et ses  « Pierres levées » suggérées dans les brumes d’une profondeur de champ incertaine, chez Marie-Louise Bréhant et ses sous-bois éthérés dans les gris légers de l’infra-rouge, la Bretagne aussi dans les subtiles plages enneigées de Patrick Le Bescont photographiées il y a 30 ans, avant que l’auteur ne quitte le moyen-format pour les rives plus téméraires de l’édition photographique. La Bretagne enfin mais de l’intérieur avec ses villages quasi-désertés figés hors saison par Philippe Caharel, et ses architectures religieuses et mystérieuses redessinées par les Monstrum de Marie-Laure Guégan.

A découvrir également les interprétations impressionnistes que fait l’artiste suisse Corinne Vionnet de Stonehenge ou Venise, les paysages tout de blanc cachés de Michael Kenna et Richard Petit ou ceux d’Anne-Lise Broyer qui mêlent photo et dessin.

Chez André Mérian, l’œil hésite entre le vrai et le faux : la géométrie trop parfaite de sa ville nouvelle tient plus du décor de cinéma que du havre de paix familial ! Chez Jürgen Nefzger la paix aussi est trompeuse dans ce village qui cache les fluffy clouds  d’une centrale nucléaire. Cette paix, on la retrouvera par contre avec plus de certitude dans l’aridité du désert du Nabib, ce « dehors absolu » que quêtait avec talent Thibaut Cuisset.

La dernière salle regroupe 3 ensembles.
Les architectures revisitées par Georges Rousse et Thomas Kellner et la nature sculptée de François Méchain y côtoient les espaces imaginaires de Muriel Bordier, les structures marines de Laurent Millet répondent aux Icares de Pascal Mirande.

Les sels métalliques de Denis Brihat magnifie les couleurs des végétaux de ce génie du laboratoire et l’on redécouvre avec émotion les éclats d’or des bois de Pascal Kern.

Dernière étape de ce voyage à travers l’histoire de la galerie, le corps mis en scène ou simplement observé, celui de l’auteur ou celui du modèle : avec Arno Rafael Minkinnen et Frédérique Aguillon, Masao Yamamoto et Valérie Villieu.

« Nord » de Jean Hervoche à la Chapelle Saint-Samson de Pleumeur Bodou

Les photos de cette exposition sont extraites d’un important travail d’une trentaine d’années sur le nord de l’Europe : l’Écosse, les îles Féroé, les îles Lofoten, l’Islande et le Groenland .

A l’écart des modes et des courants, le photographe malouin Jean Hervoche continue son exploration des lieux insolites et des grands espaces. Les lumières de ces terres lointaines soumises aux influences maritimes le fascinent. Elles recomposent sans cesse le paysage. Subtiles et fugitives, elles ont cette transparence qui semble n’appartenir qu’à ces contrées. Elles font entrevoir en quelques instants d’équilibres définitifs et fragiles une subtile et poignante beauté.